lundi 15 novembre 2010

Le palmier à huile

Les turpitudes de la vie indonésienne font qu'on a difficilement le temps de procrastiner, quoiqu'en pense Fabien, en conséquence de quoi, je ne vous présente que maintenant ce que nous avons accompli le mois dernier.

Nous avons accompagné Elisha, du département de la recherche au sein du syndicat paysan avec lequel je travaille (Serikat Petani Indonesia, qui en passant assume également le secrétariat tournant de la Via Campesina, syndicat mondial d'agriculteurs familiaux et de paysans sans terres, dont est notamment membre la Confédération paysanne en France, avec son illustre représentant au Parlement européen, José Bové ; je pourrais continuer longtemps à digresser ainsi mais je vous sens déjà perdus dans ces circonvolutions). Donc Elisha mène - grâce à un financement du CCFD-Terre Solidaire - une étude sur les conditions socio-économiques des petits producteurs de palmier à huile. Ce qui nous a conduit à Jambi, sur l'île de Sumatra, à la rencontre des dits producteurs.

Alors le palmier à huile ça donne des paysages magnifiques de monoculture, genre désert végétal ondulant sous le vent (enfin presque), et pour un peu on se croirait dans les plaines de la Beauce, à contempler l'extraordinaire diversité de l'horizon.

En détail, ca donne ça :




Et pour les incultes qui (comme nous) ne savaient pas à quoi ressemble le fruit du palmier à huile (en fait c'est pas des noix de coco) duquel on extrait l'huile la moins chère du monde ; une succulente huile de friture que vous trouverez dans tous les aliments industriels sous la douce appellation d'huile végétale hydrogénée, mais qui sert également dans les cosmétique ou pour remplacer (criminellement) le diesel dans nos moteurs, voici:



Reste les petits producteurs, puisque quand même 30% de la production indonésienne (premier producteur mondial) d'huile de palme provient de petits exploitants, qui cultivent généralement 4 hectares de terres reçues du gouvernement lors des programmes de transmigration qui visaient (notamment) à dépeupler l'île de Java pour mettre en valeur les îles secondaires, dont Sumatra. Je vous cache pas qu'on était assez émoustillés, après 5 ans d'études en agronomie, à l'idée de rencontrer de véritables paysans en chair et en os.



Et ça c'est de l'hévéa, et ça sent pas bon, mais on s'est bien marré avec le monsieur dont j'ai oublié le nom à qui je dédie cette photo (qui en passant s'est fait expulser de ses terre par un projet soutenu par Mosieur le prince Charles, de conservation de la forêt pour la réduction des gazs à effet de serre européens, le (criminel également) mécanisme REDD) et avec qui j'ai fumé des kretek au clou de girofle jusqu'à point d'heure.


1 commentaire:

  1. C'est beau une graine de palmier à huile non? ça m'a toujours fait penser au temps des châtaignes.
    Le café c'est peut être plus inspirant mais heureusement quand même qu'ils ont commencé à remettre des arbres au dessus. Il n'y a pas des masses de vie non plus. Le redd est bien présent ici, et pas ques le café tout mûr, ça ressemble à une anarchie libérale néo-capitaliste.
    Mais tiens ça me fait penser à une émission de radio que j'ai écoutée l'autre jour, "terre à terre" très très bonne émission. Pan la grosse claque!
    http://www.franceculture.com/emission-terre-a-terre-conference-des-parties-de-la-convention-sur-la-diversite-biologique-cop-10-la
    Dites moi si vous pouvez l'écouter, sinon je l'ai peut être encore en podcast.

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